Atar-Gull by Eugène Sue

Atar-Gull by Eugène Sue

Auteur:Eugène Sue [Sue, Eugène]
La langue: fra
Format: epub, mobi
Tags: Romans
Éditeur: Ebooks libres et gratuits
Publié: 2012-11-19T22:54:08+00:00


LIVRE QUATRIÈME

CHAPITRE I

LA FRÉGATE

– Mais, sacredieu ! c’est une horreur… cria le premier lieutenant de la frégate qui devait intriguer si fortement le Borgne et Brulart.

– Le cœur me manque, et ma tante qui m’a défendu les émotions fortes, dit d’une voix flûtée le commissaire du bord, petit jeune homme frisé, musqué, cambré, qui portait des gants, même à table…

– C’est à interrompre la digestion la mieux commencée, soupira le docteur, frais, vermeil, fort obèse et gourmand comme une femme de quarante ans qui a deux amants ou plus…

– C’est à écarteler un brigand de cette espèce ! si on le rencontre, reprit le lieutenant ; mais, voyons, ne crains rien… raconte-nous ça en détail… veux-tu reboire, mon garçon ?…

– Je n’y tiendrai pas… ce serait à m’évanouir… les jambes me flageolent déjà… heureusement j’ai mon vinaigre et mon éther… s’écria le commissaire en se sauvant du carré de la frégate.

– Moi je reste, dit le docteur, maintenant que le coup est porté… je n’en digérerai ni plus ni moins… je ne vous quitte pas, mon cher Pleyston… ajouta-t-il en serrant le bras du lieutenant avec cordialité…

– Voyons maintenant… parle, reprit celui-ci ; il s’adressait en français, à un homme pâle, décharné, qui tremblait encore de frayeur et de froid.

C’était le Grand-Sec, que le Cambrian, frégate anglaise de quarante-quatre, avait rencontré sur la cage à poules, avec les deux négresses mortes, et que l’on avait humainement recueilli à bord le lendemain de son accident. Il était temps, je vous assure.

La scène se passait dans le carré ou grande chambre du bâtiment, et les interlocuteurs étaient, comme nous l’avons dit, le docteur et le lieutenant en pied de la frégate.

Le Grand-Sec reprit la parole en regardant toujours autour de lui d’un air effaré…

– Oui, mon lieutenant, voici la chose… pour lors, il a volé le négrier ; pris les nègres, le navire, a troqué le capitaine et l’équipage pour des noirs, et pour lors, finalement, l’a laissé dans une patrie ousqu’on l’a dévoré lui et ses matelots… avec leurs pantalons, leurs souliers, leurs vestes, et tout ; car ces gens-là c’est trop sauvage pour les avoir épluchés…

– Et ça devait être d’un dur ?… fit le médecin…

– Taisez-vous donc, docteur… reprit le lieutenant ; continue, mon garçon…

– Pour lors, mon lieutenant, voilà que quand nous avons fait la chose de prendre le brick, notre capitaine à nous, y porte son bazar et s’y installe… bon… pour lors, voilà qu’un jour on fait monter les noirauds pour chiquer leur ration d’air et de soleil… bon… pour lors, voilà que lorsque les femelles s’affalent en bas pour rallier leur coucher… c’était, mon lieutenant, l’histoire de rire… pour lors j’en arrête une par les cheveux et je l’embrasse… bon… je la réembrasse… bon… mais pour lors, voilà… le capit… aine (Grand-Sec tremblait encore à ce souvenir, et ses dents s’entrechoquaient) voilà le capit… aine qui… me voit… et comme il… l’avait… dé… fendu, il me fait mettre à cheval sur une barre de cabestan



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